côté par de beaux arbres fruitiers, est une promenade charmante ; je la parcourais lentement, et chaque pas me ramenait aux souvenirs doux et tristes que j’étais venue évoquer en ces lieux. L’image de mon père et de ma mère flottait autour de moi, je ne pensais plus au nouveau propriétaire ; j’arrivai au bout de l’aquéduc, dont les eaux se jettent bruyamment dans une élégante fontaine soutenue par deux lions antiques. Cette fontaine est placée dans la cour du château qu’ombragent de beaux arbres ; fatiguée par ma course précipitée, je puisais l’eau jaillissante dans mes mains et je m’en désaltérais, quand tout à coup j’entendis au-dessus de moi le bruit d’une fenêtre qui s’ouvrait ; je tournai mes regards dans cette direction, c’était la fenêtre de la chambre de ma mère ; son ombre bien-aimée allait-elle m’apparaître ? Hélas ! je vis à la place de ses traits
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