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bord de cet homme étrange, je résolus de visiter dès le lendemain le château de Servanne, de parcourir encore ces allées qu’habitait toujours l’ombre de ma mère, de respirer l’air de ces montagnes qu’elle avait respiré jusqu’à son dernier jour, et enfin, si la porte ne m’en était point fermée, de prier dans la chambre où elle était morte entre mes bras.

Le lendemain, le mistral soufflait avec violence ; je quittai la ferme tandis que mes hôtes dormaient encore ; seule, retrouvant des sentiers bien connus, je franchis la petite chaîne de montagnes qui cache au village de Mouriès la vue du château de Servanne.

J’allais d’un pas rapide ; mais quand je touchai à l’avenue, quand j’aperçus à travers les arbres la tour carrée, voisine de la chambre de ma mère, je m’arrêtai accablée