de ma mère, j’avais trouvé dans cette famille une affectueuse protection : maintenant je venais ranimer auprès de la bonne dame mes souvenirs, mes douleurs, je venais donner quelques jours à ce culte du passé dont une âme tendre ne se détache jamais. Notre arrivée éveilla toute la ferme : madame Boussot quitta son lit et me reçut dans ses bras, elle m’y tint longtemps pressée ainsi que ma fille. Nous causâmes et pleurâmes ensemble jusqu’à une Retiré du matin. Joies tristes du retour, vous éclatez toujours par des larmes ! Nous ne nous étions pas vues depuis huit ans ! que de tristesse ! que de deuil ! que de vide ! Mon enfant seule était là comme une espérance auprès de toutes ces tombes !
Je voulus savoir en quelles mains était tombé l’ancien château de mon père ; la mort avait pris toute ma famille, et l’on