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core toutes peuplées des fondations utiles du père de la belliqueuse Marguerite.

Après quatre heures de marche à travers les plus horribles chemins éclairés seulement par la clarté douteuse de la lune, nous arrivâmes enfin au village de Mouriès ; une croix de fer noir, élevée sur une base de pierre blanche, me fit reconnaître à l’instant des sentiers bien chers et souvent fréquentés. À cette heure tout dormait, tout était silencieux ; à peine quelques aboiements craintifs saluèrent-ils notre équipage lorsqu’il traversa la place de l’église. Il n’était pas neuf heures, et déjà toute cette tranquille population était plongée dans le sommeil ; sans doute j’allais troubler celui de mes hôtes ; j’étais attendue, mais déjà depuis plusieurs jours, chez madame Boussot, excellente femme, veuve d’un maire de Mouriès, toujours aimé, toujours regretté. À la mort