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j’étais restée ainsi a méditer durant ces nuits éblouissantes ! Que de rêves perdus j’avais fait en face de ces mêmes astres qui brillaient de nouveau sur mon front ! Le souvenir de ces sensations intérieures me rajeunissait ; quinze ans de ma vie semblaient s’être effacés ; j’étais libre, heureuse, pleine d’espérance et d’illusions ; je sentais comme autrefois glisser sur mon front le souffle de la muse ; j’entendais encore retentir à mon oreille les promesses de l’avenir. Un soir, cette sensation fut si vive, que le sommeil qui la suivit ne put parvenir à l’effacer ; le lendemain, je sentis qu’à défaut de la réalité il me fallait retrouver l’image de cette jeunesse regrettée ; j’éprouvais un invincible besoin de revoir les lieux où elle s’était écoulée, et je partis pour le village de Mouriès, voisin du château de Servanne, l’ancien château de mon père.