puisqu’elle annonce la cité au voyageur qui s’approche. J’avais habité Nîmes durant plusieurs années en étant jeune fille ; j’y avais encore des parents et des amis, mais moins tendres, moins aimés que ceux que j’avais perdus ; j’éprouvai une sensation triste, mêlée pourtant de quelque douceur, en entrant dans ces murs. Mon Dieu, que de changements quelques années amènent, et combien aussi de révolutions cachées se font dans l’âme ! La mort prend vite ceux qui nous sont chers ; le temps métamorphose ou détruit à jamais nos plus riantes illusions ! N’ayant plus une mère, plus une sœur, dont la maison aurait été la mienne, je voulus, en arrivant à Nîmes, descendre à l’hôtel et m’établir un peu en étrangère dans cette ville dont j’avais été autrefois l’enfant d’adoption ; mais, dès le lendemain, des parents éloignés, des amis empressés, vinrent à moi et m’entourèrent de
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