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enfants ? dis-je à la mère en lui saisissant le bras.

— Rien, reprit-elle froidement, je connais leur sort : ils ne mourront pas d’une chute !

— Et qui vous a si bien instruite ? répliquai-je.

— J’ai lu là-haut et dans leur main, dit-elle avec autorité.

La danse était finie ; le père et les enfants revenaient vers nous. La Bohémienne continuait : — Je puis lire aussi dans la vôtre, et vous dire votre destinée. Elle voulut s’emparer de ma main ; je souris. — Vous êtes incrédule, reprit-elle ; eh ! bien, essayons.

— Non, lui dis-je d’un ton plus sérieux ; je ne crois pas que personne puisse dérober à Dieu la connaissance de l’avenir ; mais en fût-il autrement, hélas ! ma chère femme, l’avenir ne nous garde pas assez de bonheur