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Et d’abord, c’est à Nîmes, madame, que je veux vous conduire. Pour arriver dignement dans cette ville romaine, prenons la route qui passe près du pont du Gard ; près de ce déhris du gigantesque aqueduc, qui transportait les eaux dans toute la contrée. Les ruines sont toujours belles et saisissantes ; elles parlent à l’homme un langage mélancolique et profond, mais elles nous frappent surtout lorsqu’elle nous apparaissent au milieu de quelque beau paysage solitaire, loin du bruit des cités modernes, que distrairait la méditation qu’éveillent en nous ces grands vestiges du monde antique. C’est ainsi que le pont du Gard est doublement imposant par la hardiesse de son architecture et par les lieux pittoresques qui lui servent d’encadrement. Nous arrivâmes, par une belle matinée des premiers jours de septembre, en face de ce triple rang d’arcades