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tes de construction moderne et d’une église blanche, surmontée de son clocher blanc ; autour du village s’étendent à perte de vue d’immenses vergers d’oliviers, dont la verdure paie et terreuse semble couvrir le sol d’un linceul gris. Çà et là quelques terres, plantées de mûriers ou de vignes, jettent un peu de variété sur cette végétation monotone. On aperçoit aussi des landes abandonnées, toutes semées de cailloux ; à l’ouest, de vastes marais entourés de grands roseaux ; au nord, une petite chaîne de montagnes qui accidente le paysage ; ainsi, rien de pittoresque dans ce village, rien d’agreste dans ses environs ; partout une uniformité triste qui ne dit rien à l’âme, et pourtant la mienne est retenue ici par les sentiments les plus puissants ; je suis à Mouriès depuis une huitaine de jours, et je vois, avec un invincible regret, s’avancer le moment du