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souvenirs historiques sont indifférents à ces esprits bucoliques. Mouriès ne possède au-

    eh bien ! ce mal, j’en porte le germe, j’en mourrai.» » Elle disait vrai ; une vie d’indigence et de labeur avait appauvri et consumé son sang et développé un cancer. Ce fut avec un courage héroïque qu’elle supporta l’opération. On lui avait donné quelque espérance, elle devait essayer à vivre pour ses enfants. Durant deux ou trois mois, elle crut à une guérison, elle se remit au travail, mais le mal revint, et son agonie fut cruelle, elle dura près d’un an ; alors cette âme délicate et fière se vit tout à coup entourée des plus hautes et des plus glorieuses sympathies. La reine, cette mère auguste si cruellement frappée, elle aussi, dans ses deux enfants bien-aimés, la reine comprit la douleur de cette autre pauvre mère qui allait mourir. Elle assura le sort de sa fille cadette qu’elle plaça dans une pension. M. Villemain fut bon et généreux pour elle, comme l’avait été M. de Salvandy. Madame Récamier venait chaque jour lui apporter ses douces et pénétrantes consolations. Mesdames Augustin Thierry, Geoffroi-Saint-Hilaire, Desbordes-Valmore, Amable