Chaque possesseur cultive son champ et vit de ses produits.
Le travail assidu, les privations, le chagrin, minaient lentement sa santé ; mais une autre vie dépérissait auprès de la sienne ; pouvait-elle penser à elle ? Sa fille aînée, belle, intelligente, et qui l’aidait déjà dans ses travaux, mourut à quinze ans d’une maladie de langueur. Alors la pauvre mère fut frappée au cœur ; elle, jusqu’à présent si pleine de force et de bon vouloir, elle perdit tout à coup toute énergie morale ; elle oublia presque, durant un temps, les deux enfants qui lui restaient ; elle avait perdu la plus chère, celle du moins qui savait la comprendre et la soutenir. Avec une telle douleur dans l’âme, comment travailler, comment songer à vivre ? Un homme généreux lui vint en aide. M. de Salvandy, alors ministre de l’instruction publique, lui accorda une pension. Que de fois elle m’a raconté avec larmes la bonté empressée et la touchante délicatesse qu’il mit à la secourir ! Le jour où elle reçut l’ordonnance de la pension, elle dit à ses enfants de mettre chaque soir dans leur prière le nom de leur bienfaiteur. « Sans lui, ajouta-t-elle sim-