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gence, et je pouvais facilement causer avec le conducteur. C’était un homme du pays, je le questionnai sur le tragique événement dont Gange avait été le théâtre. En vain je sollicitai ses souvenirs : il ne savait rien de la tradition.

Mais au nom du marquis de Gange il me dit avec satisfaction : Oh ! je l’ai bien connu, le dernier marquis de ce nom ; il est mort il y a quelques années ; je le voyais toutes les semaines, j’étais son commissionnaire. Quoique tout-à-fait idiot, il était fin à l’endroit des bons morceaux. — Idiot, lui dis-je, l’héritier de la maison de Gange, idiot ? — Oui, mademoiselle, comme qui dirait un homme dans l’enfance ; il avait été toujours ainsi depuis qu’il était né. Ce n’est que pour apprécier une dinde truffée qu’il était pjein de ruse et de sagacité. — En vérité ? — À chaque voyage à Nîmes, je lui apportais un de ces