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sent des taches noires qui attestent la violence du poison. On la force à boire jusqu’au fond du verre : elle obéit, puis demande avec résignation qu’on lui envoie les secours de la religion. Les deux assassins sortent en fermant la porte à clé. Ils vont donner ordre à l’aumônier du château de se rendre auprès d’elle et de la voir mourir. Ce prêtre se nommait Perrette, c’était l’âme damnée de l’abbé ; il avait été son précepteur, et tout enfant lui avait donné d’infâmes leçons qui portaient aujourd’hui leurs fruits.

Cependant Diane n’avait pas perdu sa présence d’esprit : à peine seule, elle s’élance vers la fenêtre de sa chambre élevée à vingt pieds du sol ; elle allait se précipiter lorsque Perrette arrive ; il veut la retenir par sa robe, elle résiste, laisse un lambeau de son vêtement entre les mains du prêtre, et par une sorte de miracle elle ne se blesse point dans