les deux jeunes, tous les deux beaux, tous les deux heureux, tels qu’ils étaient au moment de leur mariage. Diane tenait ses enfants par la main en regardant ces portraits : sa fille et son fils répétaient le nom de leur père ; elle fut émue au son de leur douce voix, elle s’attendrit en pensant à son mari, elle s’accusa de l’avoir trop accusé, et elle espéra pouvoir lui rendre dans l’avenir, sinon des sentiments à jamais éteints, du moins un peu d’estime… un peu d’amitié ! C’était le père de ses enfants ! — Puis, pensait-elle, ma mère va arriver, elle veillera sur moi, elle me délivrera de l’abbé et du chevalier ; oh ! ma vie sera belle encore avec ma mère et mes enfants. Durant quelques jours elle se livra à ces douces espérances ; elle faisait avec ses enfants de longues promenades dans les champs, elle recevait les dames de la ville, que sa gracieuse bonté
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