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sciences ne sont point en vers, mais en prose. Pendant que ces Essais étaient à l’impression, j’ai reçu l’édition sanskrite de ces 72 distiques accompagnés de notes et d’une traduction latine donnée à Bonn par M. le professeur Lassen[1]. Profitant des secours que me fournissait ce court mais excellent opuscule, j’ai ajouté un Appendix contenant la traduction littérale et complète de la Sânkhyâ-Kârikâ, fondue en partie dans le Mémoire de M. Colebrooke, dont elle offrira un excellent résumé. C’est avec toutes ces ressources et à l’aide de l’intelligence des textes sanskrits que j’espère être parvenu à traduire et à rendre fidèlement les précieux Mémoires de M. Colebrooke ; car souvent le texte sanskrit m’a aidé à comprendre des passages douteux du texte anglais et à établir une synonymie aussi régulière et aussi rigoureuse que possible. Je dois aussi à l’amitié de M. Th. Jouffrot, si versé dans les matières philosophiques et dans les délicatesses de la langue anglaise, plusieurs observations sur le Mémoire concernant la philosophie Sânkhya. Les notes et les rapprochements que j’ai ajoutés aux Mémoires de M. Colebrooke, pourront aussi servir à jeter

    accidentel ; l’ordre chronologique est trop incertain pour essayer d’y avoir recours.

    « Je ne suis pas en mesure de répondre à votre question concernant la Sânkhya-kârika et les Soûtras. L’ouvrage que je connais sous le titre de Sânkhya-soûtras, n’est pas en vers, mais en prose, comme tous les Soûtras le sont. Il est distribué en plusieurs livres et il est beaucoup plus volumineux que la Kârikâ. La doctrine est la même, mais la phraséologie est tout à fait différente. La copie de la Kârikâ que j’avais préparée pour l’impression, est dans la possession du Comité oriental. Les notes sont incomplètes, et l’affaiblissement de ma vue ne me laisse pas l’espoir de les finir.

    « Quant à mon emploi du mot Vêda, au singulier comme au pluriel, je n’ai fait que suivre en cela les auteurs hindous : l’un et l’autre nombre peut être employé indifféremment quand on parle des Vêdas collectivement, exactement comme nous parlons de la Sainte écriture ou des Saintes écritures.

    « Si vous vous déterminer à ajouter quelque chose à votre volume, je vous engagerais beaucoup à y placer votre abrégé ou votre extrait retouché de mon Mémoire sur les Vêdas. Vous trouverez, en le comparant au texte, que mon premier aperçu du Sama-vêda contient quelques erreurs qui sont corrigées dans le nouvel aperçu que j’en ai donné dans mon Essai sur la Mîmânsâ.

    « Je suis, mon cher monsieur,

    Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
    H. T. Colebrooke. »

  1. Gymnosophista, sive indiæ philosophiæ Documenta collegit, etc. Chr. Lassen, vol. i, fasc. 1. Isvara-Krichnæ sankhyam-caricam tenens ; in-4o, Bonn, 1832.