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duits de blanc en bourre, qui ne ſont utiles que dans les pays où le ſable manque ou n’a pas la qualité requiſe : ceux qui s’en ſervent, ſavent bien l’employer. Tout ce que l’on peut leur dire, eſt qu’ils peuvent en faire uſage ſur les murs de piſé, en prenant les mêmes précautions que pour les enduits en plâtre, piquer les murs de terre, les arroſer, placer quelques vieux cloux ſur-tout ſous les moulures, enſuite y étendre leur blanc en bourre.

Des peintures sur le pisé.

La peinture la plus belle & la plus économique eſt la peinture à freſque ; c’eſt celle que l’on préfère pour décorer les maiſons de piſé ſur-tout leur frontiſpice. Elle n’eſt guère en uſage dans les pays qui abondent en plâtre, ou qui manquent de bonne qualité de chaux & de ſable. Cette peinture étoit la favorite des plus habiles peintres : Rome fournit encore d’excellens modèles pour nous engager à reprendre ce beau genre de peinture.

Lorſqu’on veut peindre à freſque ſur le piſé, on doit ſe précautionner d’un peintre, & le joindre aux maçons : ceux-ci étendent l’enduit comme je l’ai indiqué, & mettent toute leur attention à le bien dreſſer pour recevoir la peinture ; c’eſt-ici où l’outil appelé épervier eſt grandement utile pour rendre l’enduit auſſi droit qu’une table de marbre.

Dès que les maçons ont fait une partie d’enduit, ils ceſſent l’ouvrage pour donner le tems au peintre de la peindre : car, s’ils travailloient de ſuite, le peintre ne pouvant aller auſſi vîte qu’eux, l’enduit ſécheroit & les couleurs ne pourroient plus s’y incorporer. Il eſt d’une néceſſité abſolue que le travail des maçons ſoit ſubordonné à celui du peintre : j’ai vu auſſi ce dernier