Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

trouve donc dans ce genre de conſtruction, outre l’économie & la ſolidité, la promptitude du travail.

A l’égard d’un mur de clôture, on établit le moule dans un angle ou contre un bâtiment, ſi le mur y vient aboutir ; les ouvriers, de là, font parcourir le moule, juſqu’à l’autre extrémité de la clôture ; & lorſqu’ils ont parachevé ce premier cours d’aſſiſe, ils montent ou établiſſent le moule au-deſſus, & travaillent à la ſeconde aſſiſe en revenant du côté où ils ont commencé la première : voy. la planche X du premier cahier, fig. première, où le moule eſt élevé au-deſſus de l’aſſiſe inférieure de piſé, & l’on voit que les joints des pans de mur ſont inclinés en ſens oppoſé par ce retour du moule.

Mais lorſqu’il eſt queſtion de conſtruire de grandes clôtures pour un vaſte tennement, par exemple, pour un parc, il faut alors pour expédier l’ouvrage mettre pluſieurs moules, par conſéquent pluſieurs bandes d’ouvriers à piſer. Pour éviter une longue diſſertation, je ne parlerai que d’une longue clôture à faire ſur un fonds qui borderoit un chemin ; cet exemple ſuffira pour l’appliquer à toutes les autres clôtures de la plus grande étendue.

Pour avancer l’ouvrage d’un long mur de clôture ſur le bord d’un chemin, & qui doit mettre en sûreté des récoltes ou des objets précieux, il faut placer à chacune de ſes extrémités un moule avec une bande d’ouvriers : alors ces deux bandes travaillent à la fois & viennent ſe rencontrer au milieu de la clôture où elles cloſent la première aſſiſe de piſé : après quoi, elles ſurmontent chacune leur moule pour faire la ſeconde aſſiſe, & de ce milieu elles repartent en travaillant & retournant inſenſiblement toutes les deux à chacune des extrémités d’où elles ſont parties : c’eſt donc encore ſans interruption de travail que l’on conſ-