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garnis & maçonnés, font que toute cette ſimple charpente ne forme plus qu’un tout dont toutes les parties ſont bien arrêtées entre elles & ſont bien entretenues, étant liées avec le piſé.

Ainſi la cabane du pauvre doit ſe faire pour l’y loger ſainement, chaudement & ſuivant ſes foibles facultés. Il eſt donc bien intéreſſant de lui en montrer la pratique ; à cet effet, j’invite mes chers lecteurs de faire mettre la main à l’œuvre ; ils y trouveront d’ailleurs leur avantage pour ſe faire bâtir par la ſuite les logemens dont ils auront beſoin pour l’exploitation de leurs fermes ou domaines. Mais je voudrois qu’incontinent de riches propriétaires, pour montrer l’exemple dans les villages, fiſſent conſtruire avec l’art du piſé divers objets, & il y en a tant, par exemple, un cabinet dans un jardin, un bûcher dans une cour, un pavillon à l’extrémité d’une allée, une chaumière dans un jardin anglois (qui alors ſeroit bien naturelle) une ſerre, un magaſin, une écurie ou un cellier.

C’eſt en faiſant ces petites bâtiſſes que l’on reconnoîtra la grande utilité de ce genre de conſtruction, & qu’on le rendra familier aux ouvriers.

C’eſt auſſi par cette pratique que l’on ſentira tout le prix de ce nouveau traité, & combien il eſt urgent que l’on m’aide à le continuer.

Du tems qu’on emploie à bâtir une maison et un mur de clôture en pisé.

Lorſque le ſoubaſſement en maçonnerie d’une maiſon eſt élevé à environ deux pieds au-deſſus du ſol, on commence, comme je l’ai dit, la première aſſiſe de piſé, & on continue ce piſé ſans aucune interruption juſqu’à ce que l’on ſoit arrivé au toit : on