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ainſi ceux qui ont penſé que ces conſtructions étoient ſuſceptibles d’en être endommagées, ſe ſont grandement trompés.

Sachant la hauteur qu’on veut donner aux planchers, on place d’avance dans le piſé des planches de 3 à 4 pieds de longueur à l’endroit où doivent porter les poutres, & lorſque le moule n’occupe plus leur place, on poſe tout de ſuite leſdites poutres quoique le piſé ſoit tout frais ; pour le poſer de niveau, on gliſe deſſous des cales ou bouts de planche.

Les poutres ainſi poſées à chaque étage, on continue d’élever les murs de terre, juſqu’à l’élévation où l’on veut placer le toit. Je m’arrêterai ici pour faire remarquer, que l’on peut éviter les fermes de charpente qui ſont diſpendieuſes & qui embarraſſent les galetas, chambres, jacobines ou les greniers ; il s’agit de faire les pignons en piſé tels que ceux repréſentés ſur la planche VI du premier cahier, & lorſqu’ils ſont parachevés, on procède à la confection du toit.

D’abord on poſe les pannes & le faîte ſur ces murs en pente ; enſuite on y eſpace les chevrons, ſur leſquels on cloue les lattes, & ſur ces derniers on y accroche les tuiles à crochet, ſi ce ne ſont pas des tuiles en goutière, dites, tuiles creuses dans pluſieurs parties de la France.

Finalement je ferai obſerver que l’on peut ſe diſpenſer, pour les petites bâtiſſes, de mettre aucune ſablière ou autre pièce de bois ſur les murs de face pour porter la charpente de leur couverture ; j’oſe dire plus, qu’en les épargnant on gagne de la ſolidité, parce que ſi on a eu ſoin d’élever les murs de quelques pouces plus haut qu’on ne le doit, on aura l’avantage de faire des tranchées dans le piſé pour y placer chaque chevron : ces chevrons ainſi enfouis dans les murs ainſi que les pannes & le faîte, & bien