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mur & à diſtance d’environ deux pieds les uns des autres, ſervent à entretenir le poids ſupérieur qu’on va mettre, & à faire porter le fardeau des autres cours de piſé qui vont monter juſqu’à la cime de la maiſon avec toute l’égalité poſſible ſur la première aſſiſe qui ſe trouve ſur les fondations.

On recule le moule, lorſque le premier pan de la deuxième aſſiſe eſt parachevé, & on travaille au ſecond & à tous les autres qui le ſuivent ; mais dans ceux-ci, on ne place point de planches en longueur qu’on ne ſoit arrivé vis-à-vis de la croiſée d’un mur de refend : on ſe contente donc dans tous ces pans de murs courans de poſer des bouts de planches en travers, tels que nous venons de les indiquer : mais lorſqu’enſin on croiſe un mur de refend avec un mur de face, on y emploie une planche pour les lier enſemble & leur ſervir de tiran comme il a été dit. J’obſerve qu’on en fait autant à tous les angles & à tous les murs qui aboutiſſent ſur les murs de face, & à tous les murs de refend qui viennent s’adoſſer les uns contre les autres ; ce qui arrive fréquemment dans les grandes diſtributions d’appartemens, où les murs intérieurs ſont multipliés ; il eſt inutile de dire qu’à chaque cours d’aſſiſe juſqu’au haut de la maiſon, on fait cette manœuvre que je viens de décrire.

Le lecteur apperçoit une multiplicité de petits tirans ou de liaiſons qui prennent tantôt à droite, tantôt à gauche les angles, & qui entretiennent ſingulièrement les murs de face avec ceux de refend, & encore qui tient reſpectivement ces murs de refend dans toutes les rencontres en croix & en demi-croix, de manière que le tout ſe trouve buté, contre-buté, entretenu & lié : c’eſt ce qui fait que ces maiſons, quoique faites avec la terre ſeule, ne craignent pas les ébranlemens des grands coups de vent, des orages ou tempêtes ;