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fois le moule croiſera en B ſur le pan A (voyez les planches V & VI). Cela bien entendu, je dirai qu’avant de piſer aucune terre, on placera dans le moule une planche de 5 à 6 pieds de longueur qui viendra repoſer ſur l’angle du pan A, & s’étendre ſur celui qui le joint dans la première aſſiſe ; cette planche eſt brute, telle qu’elle eſt ſortie des mains des ſcieurs, & moins d’un pouce d’épaiſſeur lui ſuffit dans cette occaſion ; pour ſa largeur, elle ne doit être que d’environ 8, 9 à 10 pouces, afin qu’il reſte à chacun de ſes côtés environ 4 à 5 pouces de terre, ſi le mur a 18 pouces d’épaiſſeur ; par ce moyen cette planche ſe trouve entièrement cachée dans le corps du mur. Enfin je remarquerai que dans cette poſition, étant totalement privée d’air & de toute humidité, elle ne peut ni ſe fuſer, ni ſe pourrir : j’en ai eu mille fois la preuve, pour en avoir trouvé de très-ſaines, même qui n’avoient pas perdu la couleur des bois neufs dans les démolitions des vieilles maiſons de piſé que j’ai faites.

On voit donc que cette planche embraſſe l’angle A & le pan de mur qui le joint par derrière ou en retour d’équerre, & qu’en piſant ſur cette planche, on lie par ce grand fardeau, les deux pans inférieurs, c’eſt-à-dire, qu’on lie très-bien cet angle : on ne ſe contente pas de ce moyen, ſur-tout lorſque la terre n’eſt pas de bien bonne qualité ; on met encore des bouts de planches dans le piſé, lorſqu’on a comprimé la moitié de la hauteur du moule : ces bouts de planches ſont coupés ſeulement de 10 à 11 pouces de longueur pour laiſſer auſſi quelques pouces de terre de chaque côté du mur, s’il a 18 pouces d’épaiſſeur ; ainſi on met dans le corps de ce pan de mur ces bouts de planches en travers, tandis que la planche inférieure qui ſert de tiran eſt poſée en longueur. Ces bouts de planches, poſés en travers du