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un verre à groſſir les objets, ou une loupe avec lequel on regardera la terre : ce moyen eſt excellent pour s’aſſurer ſi elle contient plus de matière terreuſe que de grains de ſable vif ; étendre ſur une linge blanc ou ſur une feuille de papier un peu de la terre dont on veut faire l’eſſai, enſuite la frotter avec la main contre le linge ou papier ; ſi ces derniers ſont tachés ou ſe ſaliſſent, c’eſt une preuve que la terre eſt bonne à faire du piſé ; mettre dans une toile d’un tiſſu ſerré de la terre, en faire une poupée & la ſuſpendre dans un bocal de verre rempli d’une eau fort claire ; après vingt-quatre heures, regarder s’il ſe trouve au fond du bocal de la terre graſſe, onctueuſe ou limon, ce qui indiquera que ſa nature eſt bonne au piſé.

Indépendamment de tous ces ſoins particuliers, on doit faire dans les différens eſſais que je viens d’enſeigner, divers mélanges : prendre moitié de terre graſſe avec moitié de terre maigre, les comprimer enſemble & coter ſous le no. 1 la maſſe de piſé qui en proviendra, enſuite ne mettre qu’un quart de terre franche ou graſſe & trois quarts d’autre aride ou maigre ; les piſer de même & les coter ſous le no. 2 ; ainſi ajoutant ou diminuant la quantité des différentes natures de terre pour les réunir enſemble & en faire pluſieurs petits volumes de la même forme & groſſeur que l’on étiquetera ſous d’autres numéros, on trouvera ſoi-même la juſte proportion du mélange, par conſéquent la quantité des voitures de terre graſſe que l’on devra faire pour pouvoir ſe ſervir de la plus grande quantité de la terre qui ſe trouvera ſur le lieu où l’on aura à bâtir.

Préparation des terres pour faire le pisé.

Toutes les opérations de cet art ſont fort ſimples ; en voici encore la preuve. Il ne s’agit que de piocher