Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.

terre battue ou piſée dans un grand comme dans un petit moule.

Second essai.

Celui-ci peut ſe faire dans la maiſon : ayant fait apporter de la terre des champs, preſſez-la dans un mortier de pierre dont on ſe ſert pour piler le ſel, ſoit avec le pilon de bois, ou de cuivre, ou de fer, ce qui eſt préférable, ſoit avec un marteau ; rempliſſez ce mortier au-delà de ſes bords ; enſuite enlevez avec un racloir de fer ou un grand couteau, le ſurplus ou le comble de la terre ; cela fait, vous ne pourrez point faire ſortir du mortier cette petite maſſe de piſé ; il faut néceſſairement l’expoſer au ſoleil ou près d’un feu : après qu’elle aura un peu ſéché, vous appercevrez une fente légère qui commencera à ſe former entre la terre & la pierre du mortier, & lorſque cette fente ſe ſera aſſez agrandie, vous jugerez par-là du moment que vous pouvez tirer cette pièce de pisé, en renverſant le mortier ſur le pavé de l’appartement & le ſecouant ; lorſqu’elle ſera tombée ſur le carreau, vous vous trouverez une forme de piſé ſemblable à celle du mortier de pierre, laquelle vous indiquera la qualité de votre terre.

Troisième essai.

Preſſez, avec le bout d’un bâton ou d’une canne, de la terre dans une petite boîte ; mais avant, pour plus de sûreté, liez-la avec une ficelle, crainte qu’elle ne crève en piſant ; lorſque vous l’aurez emplie de terre plus que ſes bords, raſez le deſſus avec un couteau ; pour retirer ce petit morceau de piſé, vous ſerez néceſſairement obligé de caſſer la boîte, ſi mieux