Page:Cointeraux - Ecole d architecture rurale, Pise, 2nd cahier, 1791.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.

argilleuſes, plus il faut leur ajouter de matières sèches, arides ou friables.

Il eſt impoſſible d’en déſigner ici la quantité : c’eſt une ſcience que la pratique enſeignera à tout le monde ; à cet effet, je vais mettre mes lecteurs à portée d’opérer eux-mêmes & de ſe livrer à pluſieurs petits eſſais qu’ils pourront faire, ou faire faire ſous leurs yeux. Je ne terminerai cependant pas cet article ſans faire remarquer une choſe bien eſſentielle ; le mélange des terres, étant d’une néceſſité abſolue, aſſure tout-à-la-fois de l’économie & de la bonté aux conſtructions des bâtimens de piſé ; c’eſt ce dont on va être convaincu.

Des causes de la solidité du pisé & de quelques détails néceſſaires.

Pour faire le moins de répétitions que je pourrai, je prie le lecteur de lire la page 23 du premier cahier, & j’y ajoute que lorſque les ouvriers peu ſoigneux battent plus de 4 pouces d’épaiſſeur de terre, les coups du piſoir laiſſent des miſes ou couches qui n’ont preſque pas été preſſées, ce qui fait le plus mauvais ouvrage ; il faut abſolument que le piſoir chaſſe avec force la terre non piſée contre celle qui eſt piſée au deſſous, de manière que cet outil lie ces deux terres ſi étroitement, que le tout ne faſſe plus qu’une ſeule maſſe ou une ſeule pièce.

C’eſt avec cette attention néceſſaire, je le ré-

    leur travail de choiſir la moindre paille, & la plus petite racine qui ſe ſeroient introduites par mégarde dans la terre & de la jetter dehors : en un mot le piſé eſt eſſence minérale imitant la pierre, & tient à la vraie conſtruction ; par conſéquent tout ce qui peut ſe fuſer ou ſe pourrir doit en être exclu.