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la couverture de ce ſecond cahier, où la première aſſiſe de piſé ſoutient toutes les autres qui montent à la hauteur de 30 à 40 pieds ; ſoutient de plus les planchers & le toit avec tous les meubles, effets & toutes les marchandiſes qu’on place dans les différens étages ; qu’on y ajoute, que cette première aſſiſe ſoutient encore tous les ébranlemens des familles qui exercent leurs métiers, fabriquent & danſent ſur les planchers de ces maiſons de terre, & on trouvera d’après ce poids énorme & toutes les ſecouſſes que les fabricans, fermiers & locataires donnent journellement aux maiſons, qu’il faut que le piſé ſoit d’une nature bien compacte pour réſiſter à tant d’efforts, ſur-tout en ne perdant pas de vue que les premiers pans ou le premier cours d’aſſiſe A, placés au deſſus de la fondation du bâtiment ſupportent généralement tout.

Nous avons vu que la maçonnerie faite par blocage dans un encaiſſement & par la preſſion du piſoir, imite les procédés que la nature emploie pour la formation des pierres, le piſé auſſi fait avec un moule & avec cet outil, copie de même d’autres procédés de la nature. C’eſt avec la terre ou avec cette ſeule matière terreuſe que les hommes peuvent faire une infinité de nouveaux ouvrages utiles à leurs beſoins & à leurs plaiſirs : l’art précieux du piſé eſt pour une nation éclairée un moyen sûr de faire fleurir ſes campagnes, ſon commerce & ſon induſtrie ; ce travail manuel contribuera à détruire efficacement la mendicité en y occupant les mendians à des ouvrages majeurs que j’indiquerai dans le cours de cette inſtruction publique.

La nature nous indique le piſé par toutes ſes œuvres ; & l’induſtrie humaine nous rappelle ſans ceſſe ſes merveilles.

Les premiers hommes n’ont-ils pas ſouvent creuſé