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puisqu’on peut, sans interruption, dans un seul jour, monter trois cours d’assise en terre les uns sur les autres ; c’est ce qu’on exécute lorsqu’on n’a qu’un pavillon ou bout de clôture à faire : ainsi nous nous empresserons de tracer sur le premier cours les tranchées, en les espaçant toujours de 3 en 3 pieds, non pas perpendiculairement aux inférieures que nous venons de pratiquer dans la maçonnerie, mais de milieu en milieu. Voyez pl. V, VI et X, fig. 1, les trous de ces tranchées, qui sont en ligne couchée ou oblique. Ces traces faites, nous ferons couper, avec la pioche tranchante, la terre comprimée, de 6 pouces de profondeur ; nous y placerons les clefs à l’angle A, pl. IV, ensuite l’encaissement, que nous alignerons à F : par conséquent il portera sur le premier et le dernier pan de mur A et B de l’assise inférieure.

Il n’y a aucun changement dans la main d’œuvre pour le second cours de pisé, si ce n’est qu’il faut soigneusement diminuer de demi-pouce la tête du moule tout le long de sa hauteur, et rogner également de 6 lignes tous les petits bâtons, parce qu’ils doivent servir de gros de mur au haut du moule, en même temps l’entretenir et laisser à cette seconde assise le talus qui lui est nécessaire.

Une autre remarque essentielle, c’est qu’on ne peut piser de suite les murs de face dans leur pourtour, comme on l’a fait pour la première assise ; en voici la raison : le mur de refend devant anticiper sur les murs de face, ou plutôt tous murs quelconques d’un bâtiment, soit de face, soit de refend, qui se rencontrent en retour d’équerre, même de biais, ou par deux angles inégaux, doivent se croiser alternativement à chaque cours d’assise. D’après ce principe, le mur de refend de cette maison doit donc être lié, lors de la confection de ce second rang, aux murs de face ; c’est pourquoi, lorsque nous aurons fait piser depuis A à C, même un peu moins,