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DU CAPITAINE COIGNET.

sa tête pour me faire plaisir. — Madame, il a du goût ; il s’y est bien pris. Nous vous ferons un beau jardin ; il nous faut quarante rosiers à hautes tiges et du bois pour l’allée et la corbeille. Il faut quinze jours pour mettre votre jardin en état. Le sable est à votre portée. — Surtout ne laissez pas Jean tout seul ; il se dépêche trop, il tomberait malade. — Je le connais ; je le ménagerai. — Et vous ferez bien. Je l’ai trouvé avec sa chemise toute trempée. »

Madame part, le jardinier me dit : « Je vous sais bon gré du commencement de votre travail. Nous lui ferons une petite surprise devant son berceau ; nous ferons quatre pans coupés, et nous mettrons quatre lilas de Perse, et du chèvre-feuille autour, et nous peindrons les bancs en vert. Ça sera joli. Il faut prier madame de ne pas venir de huit jours voir son jardin. »

Je lui dis le soir : « Madame, le jardinier m’a prié de vous dire de ne pas venir voir votre jardin de huit jours. — Eh bien ! dit M. Potier, je vais aller à Paris placer de la farine et voir nos enfants. — Ah ! c’est bien aimable de ta part. — Je serai de retour samedi ; et je verrai la folie de Jean et du jardinier, après avoir vu si mon gros représentant est content de ses chevaux. »

Il revient satisfait de la réception du représentant qui lui a dit : « Je compte vous voir au printemps avec mon épouse ; je lui ai parlé de