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mille rations par rang de grade. Je ne pouvais souvent donner que la demi-ration, alors il me fallait des gendarmes pour maintenir l’ordre.

Le maréchal me garda près de lui le plus longtemps qu’il put, mais on lui intima l’ordre de me renvoyer dans mes foyers à demi-solde ; le 1er janvier 1816, le maréchal me fit appeler : « Vous m’avez fait dire de venir vous parler ? — Oui, mon brave, je suis forcé de vous renvoyer dans vos foyers, a demi-solde. Je regrette sincèrement de vous faire partir, mais j’en ai reçu l’ordre. J’ai tardé le plus possible. — Je vous remercie, Monsieur le Maréchal. — Si vous voulez rejoindre le dépôt de l’Yonne et reprendre du service, je vous ferai avoir la compagnie de grenadiers. — Je vous remercie ; j’ai des affaires à terminer à Auxerre, et puis j’ai trois chevaux dont je voudrais me débarrasser. Je vous demanderai d’aller à Paris pour les vendre. — Je vous l’accorde avec plaisir. — Je n’ai besoin de permission que pour quinze jours ; mes chevaux sont de prix, je ne les vendrai bien qu’à Paris. — Vous pouvez partir d’ici. — Je désirerais passer par Auxerre. — Je vous donne toute permission. »

Je pris congé, lui fis mes adieux, ainsi qu’au comte Hulot. En sortant du palais, je me dis : « Voilà de belles étrennes, il faudra se serrer le ventre avec la demi-solde. » Je dois dire que