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le temps. Nous reçûmes l’ordre de porter le quartier général à Bourges, et le maréchal Davoust s’y installa, mais ce ne fut pas de longue durée. N’étant pas le favori de Louis XVIII, il fut dégommé par le maréchal Macdonald, qui prit le commandement de l’armée de la Loire. Davoust vint faire sa soumission au roi, mais il fut le premier licencié.

Le maréchal Macdonald arriva avec un brillant état-major dont le chef était le comte Hulot qui n’avait qu’un bras, et deux aides de camp décorés de la croix de Saint-Louis. Je me rendais tous les jours chez le maréchal pour prendre ses ordres, et de là à la poste prendre les dépêches. J’arrivais toujours tard et trouvais le maréchal à table. Il vient un de ses aides de camp qui me demande mon paquet de dépêches. « Je ne vous connais pas, lui dis-je, dites au maréchal que son vaguemestre l’attend à la porte. — Mais le maréchal est à table. — Je vous dis que je ne vous connais pas. » Il va rendre compte au maréchal de ma résistance. « Faites-le entrer. » Je vais près de lui, chapeau bas ; il se lève pour recevoir son paquet, et me dit : « Vous connaissez votre service, vous avez bien fait de répondre ainsi à mon aide de camp. Je vous remercie, mon brave, cela n’arrivera plus ; vous le ferez entrer toutes les fois qu’il se présentera avec mes dépêches ; il ne doit les remettre qu’à moi. Vous