planter des choux. Et le curé, voilà deux fois que l’Empereur le fait demander. Je viens de l’envoyer chercher par les agents de police ; la soutane va être secouée ; il en est bien sûr. »
Un instant après, je vois arriver l’abbé Viard, bien penaud en passant au milieu de tout ce nombreux état-major. Le maréchal l’introduit près de l’Empereur pour recevoir son galop. Le corps d’officiers arrive pour être présenté avec son colonel ; au sortir, celui-ci vient près de moi : « Bonjour, brave capitaine, vous ne me connaissez pas ? — C’est vrai, colonel. — Eh bien, c’est vous qui m’avez fait faire l’exercice à Courbevoie, je suis un des 50 que vous avez instruits. — Vous avez grandi ; votre carrière est belle, colonel. — Je vous remercie ; nous nous reverrons à Paris. Qu’il commande bien ! dit-il à ses officiers, je vous ai souvent parlé du vieux Coignet, le voilà, Messieurs ! » Et il me serra la main. Je pris congé et me retirai content. Le lendemain, je partis pour Joigny, et le jour suivant je m’embarquai avec dix officiers dans une barque pour Sens. La rivière était couverte de bateaux pleins de troupes et nous en trouvâmes de submergés au passage des ponts (car on marchait de nuit) ; les bords étaient couverts de neige. Nous quittâmes notre barque et nous prîmes des pataches pour arriver à Paris. Je descendis chez mon frère faire ma toilette et fus faire visite à mon général Monthyon. Je lui fis