Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/403

Cette page a été validée par deux contributeurs.
364
les cahiers

peloton serait sorti de la ville, l’arrière-garde devant tenir encore 24 heures dans Leipzig. Mais les tirailleurs d’Àugereau d’une part, les Saxons et les Badois de l’autre, ayant fait feu sur les Français, les sapeurs crurent que l’armée ennemie arrivait et que le moment était venu pour mettre le feu à la mine. Le pont ainsi détruit, tout moyen de retraite fut enlevé aux troupes de Macdonald, de Lauriston, de Régnier et de Poniatowski. Ce dernier ayant voulu, quoique blessé au bras, franchir l’Elster à la nage, trouva la mort dans un gouffre. Le maréchal Macdonald fut plus heureux et put gagner la rive opposée. Vingt-trois mille Français échappés au carnage qui eut lieu dans Leipzig jusqu’à deux heures de l’après-midi furent faits prisonniers ; 250 pièces d’artillerie restèrent au pouvoir de l’ennemi. L’Empereur arriva à son quartier général bien fatigué ; il avait passé la nuit sans dormir ; il était tout défait : « Eh bien ! dit-il à Monthyon, mes voitures et le trésor, où sont-ils ? — Tout est sauvé, Sire. Votre grognard a essuyé une bordée sur les promenades. — Fais-le venir ! Il a eu une affaire sérieuse avec un colonel. — Je le sais, dit le général. — Fais-les venir tous les deux, qu’ils s’expliquent. » Le général conte l’affaire. J’arrive près de l’Empereur. « Où est ton chapeau ? — Sire, je l’ai jeté dans une des voitures, je ne peux le retrouver. — Tu as eu des raisons sur la