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un…, disaient-ils, qui nous fera tous périr. »

J’en fus pétrifié, je me dis : « Nous sommes perdus. » Le lendemain de cette conversation, je me hasardai de dire à mon général : « Je crois que notre place n’est plus ici, que c’est sur le Rhin qu’il faudrait nous porter à marches forcées. — J’approuve votre idée, mais l’Empereur est têtu ; personne ne peut lui faire entendre raison. »

L’Empereur poursuivit l’armée ennemie jusqu’à Pirna, mais, au moment d’entrer dans cette place, il fut pris de vomissements causés par la fatigue ; ils l’obligèrent à revenir sur Dresde, où le repos rétablit sa santé en peu de temps. Le général Vandamme (sur lequel l’Empereur comptait pour arrêter les débris de l’armée ennemie ) s’étant aventuré dans les vallées de Tœplitz, se fit écraser le 30 août. Cette défaite, celles de Macdonald sur la Katzbach et d’Oudinot dans la plaine de Grosbeeren, firent perdre les fruits de la victoire de Dresde. Le 14 septembre, on reçut la nouvelle de la défection de la Bavière, qui fit diriger nos forces sur Leipzig ; l’Empereur y arriva dans la matinée du 15. Le 16 octobre, à neuf heures du matin, l’armée ennemie commença l’attaque, et aussitôt la canonnade s’engagea sur toute la ligne. Cette première journée, quoique marquée par de sanglants engagements, laissa la victoire indécise.