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LES CAHIERS

carrais, le sabre au côté comme, un homme d’importance.

J’arrivai à Meaux à minuit et me portai de suite au corps de garde pour savoir l’adresse de l’adjudant-major. Je suis conduit à son logement : « Qui est là ? dit-il. — C’est moi, major. — Vous, Coignet ! ça n’est pas possible. Vos fourgons sont-ils sur la place tout chargés ? — Oui, capitaine. — Vous avez volé, mon brave. Je vous verrai demain avant de partir. Voilà des bons pour vos rations de fourrage et de pain. Prenez quatre hommes au corps de garde et quatre soldats des fourgons ; ils feront lever le garde-magasin. Vos billets de logement sont sur ma cheminée. Prenez-les. Bonne nuit ! — Mon capitaine, dormez tranquille. Je resterai au corps de garde cette nuit. Il sera trois heures lorsque les chevaux et les hommes seront servis. Les soldats du train coucheront près de leurs chevaux, et je serai prêt à sept heures pour partir. »

M. Belcourt vint me trouver au poste pour s’assurer si les rations d’hommes et de chevaux avaient été fournies ; il fut content de mon activité : « Vous êtes sauvé pour toute la route, vous pouvez nous suivre. — Si vous voulez me donner ma feuille de route, je partirai tous les jours deux heures avant vous, et je pourrai aller à la poste prendre les lettres dans les grandes villes, bureau restant. Je serai là à vous attendre pour