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témoigna des regrets de son chien et de sa perruche ; les ordres furent donnés de suite, et elle fut bien surprise en arrivant à Saint-Cloud de trouver sa cage, ses oiseaux, son beau chien qui reconnaissait sa maîtresse, et sa perruche qui la nommait.

Notre premier bataillon fut commandé pour attendre à Saint-Cloud l’arrivée de l’Empereur. Les courriers arrivés, on nous fit mettre sous les armes ; nous vîmes cette belle voiture attelée de huit chevaux, et l’Empereur à côté de sa prétendue. Comme il avait l’air heureux ! Ils montèrent Saint-Cloud au petit pas et nous eûmes le temps de voir passer tous ces beaux équipages. Ils furent mariés civilement à Saint-Cloud ; le lendemain ils partirent pour faire leur entrée dans la capitale. Nous eûmes l’ordre d’assister à la grande cérémonie du mariage religieux, qui fut célébré le 5 avril dans la chapelle du Louvre. On ne peut pas se faire une idée de tous les préparatifs. Dans la grande galerie du Louvre, à partir du vieux Louvre jusqu’à la chapelle qui se trouve au bout du pavillon des Tuileries du côté du Pont-Royal (ce trajet est immense), il se trouvait trois rangées de banquettes pour asseoir les dames et les messieurs. Au quatrième rang étaient cinquante sous-officiers décorés, placés de distance en distance dans des ronds on fer (pour ne pas être heurtés par personne). Le général Dorsenne nous com-