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LES CAHIERS

blessés et nous les emmenâmes sur Weimar, une belle ville. Nous eûmes une affaire sérieuse à l’attaque de Hassenhausen contre beaucoup de cavalerie, mais le prince Murât en fit son affaire. Nous marchâmes sur Erfurt, sans pouvoir rattraper les corps d’armée de Davoust et Bernadotte qui ramassèrent tous les bagages des Prussiens et des canons. Nous perdîmes beaucoup de monde.

Le 25, nous arrivâmes à Potsdam ; nous eûmes séjour le 26 et le 27 à Charlottembourg, beau palais du roi de Prusse qui fait face à Berlin. Cet endroit est boisé jusqu’à la porte d’entrée de cette belle capitale ; on ne peut rien voir de plus joli. Cette porte est surmontée d’un beau char de triomphe et les rues sont tirées au cordeau. De la porte de Charlottembourg pour arriver au palais, il y a une allée au milieu et des bancs pour les curieux.

L’Empereur fit son entrée, le 28, à la tête de 20,000 grenadiers et de nos cuirassiers, et de toute notre belle garde à pied et à cheval. On peut dire que la tenue était aussi belle qu’aux Tuileries ; l’Empereur était fier dans son modeste costume, avec son petit chapeau et sa cocarde d’un sou. Son état-major avait le grand uniforme, et c’était curieux pour des étrangers de voir le plus mal habillé maître d’une si belle armée.

Le peuple était aux croisées comme les Parisiens, le jour de notre arrivée d’Austerlitz. C’é-