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LES CAHIERS

CINQUIÈME CAHIER

campagnes de prusse et de pologne. — entrevue de tilsit. — on me fait caporal. — campagnes d’espagne et d’autriche. — je suis nommé sergent.


Les princes alliés venaient faire leur cour à Napoléon, et il les régalait de belles revues. Nous montions la garde chez ces princes qui nous donnaient tous, plus ou moins. Pour les grands fonctionnaires, c’est Mgr Cambacérès qui était le moins généreux ; jamais plus d’une demi-bouteille au factionnaire qui était à l’entrée. Aussi, nous faisions la grimace lorsque notre tour tombait chez lui.

Nous étions surchargés de service : huit heures de faction et deux heures de patrouille, qui font dix heures par nuit : de planton pendant vingt quatre heures, sans se déshabiller ; il fallait descendre au premier coup de rappel et répondre : présent. Tous les jours la garde descendante avait vingt-quatre heures de planton à faire. Puis, c’étaient de grandes manœuvres qui nous tenaient toute la journée dans la plaine des Sablons et aux Tuileries.

L’Empereur fit venir beaucoup d’artillerie, des fourgons, des caissons, il les fit ouvrir pour s’assurer si rien n’y manquait. Il montait sur les