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QUATRIÈME CAHIER

ma décoration. — je suis empoisonné. — retour au pays. — le camp de boulogne et la première campagne d’autriche.


Fait général des grenadiers à pied, le général Dorsenne forma un deuxième régiment. La garde devint nombreuse et, par sa sévérité, il en fît un modèle de discipline. Sévère et juste, soldat à toute épreuve, brillant sur le champ de bataille comme aux Tuileries, voilà le portrait de ce général. On fit venir les sous-officiers et soldats marqués pour recevoir la croix, et nous nous trouvâmes dix-huit cents dans la garde. Le 14 juin 1804, la cérémonie eut lieu au dôme des Invalides. Voilà comme nous étions placés : à droite en entrant, sur des gradins jusqu’en haut, était la garde : les soldats de l’armée étaient à gauche sur des gradins pareils, et les invalides étaient au fond jusqu’au plafond. Le corps d’officiers occupait le parterre ; toute la chapelle était pleine.

Le Consul arrive à midi, monté sur un cheval couvert d’or, les étriers étaient massifs en or. Ce riche coursier était un cadeau du Grand Turc ; on fut obligé de mettre des gardes autour pour ne pas le laisser approcher (ce n’était que diamants sur la selle).