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DU CAPITAINE COIGNET.

Gouvernement et seront payés à vue. Maintenant, je vous nomme pour recevoir six cents chevaux qui arrivent d’Allemagne ; taille de chasseurs et hussards. Cela vous convient-il ? Il vous faut de huit à dix jours pour les recevoir. Vos appointements seront de trois francs par cheval, y compris votre garçon, qui les montera tous ; et surtout soyez sévère avec les Allemands ; vous recevrez des ordres aussitôt l’arrivée. — Vous pouvez compter sur moi. — Les officiers seront là pour recevoir leurs chevaux. »

M. Potier finit ses affaires et nous partîmes pour Coulommiers où monsieur fut bien fêté à son arrivée de ce voyage de trois mois ; toutes les affaires de la maison étaient comme monsieur le désirait. « Eh bien ! mon ami, es-tu content de ton voyage ? » dit Mme Potier ? — Je suis enchanté de ces messieurs. Tout s’est passé pour le mieux du monde. Jean s’est surpassé d’adresse ; il s’est fait remarquer de tout le monde ; de plus, il est invité à venir avec moi pour recevoir six cents chevaux de remonte pour la cavalerie et c’est lui qui est nommé pour les monter ; tous ces messieurs l’ont compris dans les émoluments qui me sont alloués. Tu peux lui faire ton cadeau, il le mérite. Il a soufflé le pion aux grenadiers du Directoire pour manier un cheval. »

Madame me mène le dimanche à la ville et me fait cadeau d’un habillement complet : « Vous