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premiers pour se venger des désastres qu’ils avaient éprouvés à Montebello. Le colonel promit cinquante louis au cavalier qui donnerait un coup de sabre avant lui.

On les fit soutenir par dix-huit cents hommes d’infanterie polonaise, qui, débarrassés de leurs sacs, les suivirent au pas de course, et tombèrent avec eux sur les colonnes autrichiennes. Ils ramenèrent une masse de prisonniers et quatre drapeaux.

Nos trois bataillons de grenadiers s’élancèrent presqu’en même temps. Le premier, dont je faisais partie, était dirigé par le général Lebrun, un bon et brave soldat. Il avait reçu du général Brune l’ordre d’enlever une redoute qui battait sur notre pont et gênait le passage ; nous y marchâmes sans broncher, d’ailleurs nous étions masqués par une petite butte. Les boulets passaient par-dessus nos têtes et notre artillerie, braquée sur les montagnes opposées, éteignait peu à peu les feux ennemis. Quand nous fûmes arrivés à une portée de fusil de la redoute, ils battirent la chamade et se rendirent. Il y avait là 2,000 hommes et deux drapeaux.

La redoute enlevée, toute l’armée passa. On se mit en bataille. Les Autrichiens furent culbutés. Leurs bagages, leurs caissons tombèrent entre nos mains. La frottée fut terrible,

Nous profitâmes de cette victoire pour nous porter sans coup férir jusqu’au-delà de Vérone. Les Autrichiens ne voulaient pas battre trop vite en retraite, mais nos trois