Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/74

Cette page n’a pas encore été corrigée
64

donner cette belle plaine de Marengo, et nous baissions l’oreille. Il était deux heures, au dire de nos officiers, la bataille comme perdue, lorsqu’il arrive un aide-de-camp ventre à terre, demandant où est le consul et annonçant la réserve. Le consul lui-même passe un peu plus tard en nous criant de tenir ferme que nous allions être secourus,

Nos pauvres petits pelotons, harassés de fatigue, se raniment à ces mots. Chacun tournait les yeux du côté de Montebello, vers l’endroit où devaient paraître nos sauveurs. Enfin des cris retentissent partout : Les voilà ! les voilà !

La division du général Desaix s’avançait l’arme au bras. L’artillerie était placée dans l’intervalle des demi-brigades, et un régiment de grosse cavalerie fermait la marche.

Elle arrivait sur cette même route d’Alexandrie pour laquelle nous combattions depuis le matin. Nous la voyions parfaitement, parce qu’alors nous étions à l’extrémité du plateau de Marengo, à l’endroit où le terrain s’incline et descend. Nous apercevions la division Dessaix au-dessous de nous. C’était comme une forêt de baïonnettes.

Quant aux Autrichiens, moins avancés que nos pelotons, ils étaient trompés par le pli du terrain, et ne soupçonnaient pas l’arrivée de notre renfort.

Pour comble de bonheur, Desaix, en s’approchant de nous, trouva, pour se mettre en bataille, une posi-