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Les Autrichiens redoublaient d’efforts, ils voulaient percer notre ligne. Les feux de bataillon par échelons en arrière les arrêtaient bien. Mais ces maudites cartouches descendaient mal dans les canons de nos fusils, et il fallait recommencer à les décrasser, comme je l’ai déjà dit. Cela nous faisait perdre du temps.

Mon brave capitaine Merle, vint à s’approcher du deuxième bataillon : et le Capitaine de ma nouvelle compagnie, lui dit, j’ai là un de vos grenadiers.

— Où est-il, faites-le sortir que je le voie… Ah c’est vous, Coignet  ! je vous croyais mort. Je vous avais vu tomber dans le fossé.

— Il est vrai qu’ils m’ont donné un fameux coup de sabre. Tenez, voyez, ils m’ont coupé ma queue.

— Allons, tâtez dans mon sac et prenez mon sauve-la-vie. Vous boirez un coup de rhum pour vous remettre et ce soir, si nous y sommes, je viendrai vous rejoindre. Mon domestique vous retrouvera.

— Merci, mon capitaine, me voilà sauvé pour la journée, je vais joliment me battre.

— J’ai voulu le mettre en serre-file, reprit mon nouveau chef, il n’a jamais voulu.

— de le crois bien, s’écria l’autre. Je le connais. Il m’a sauvé Ja vie à Montebello ! et en disant ces mots, il me prit la main.

Que c’est donc beau la reconnaissance ! j’en sentirai le prix toute ma vie.

Nous avions beau faire, Nous étions forcés d’aban-