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— Ta compagnie ?

— Première.

— Ton capitaine ?

— Merle.

— Tu diras à ton capitaine qu’il l’amène à dix heures près du premier consul. Laisse-là ta pièce et va rejoindre les tiens.

Il part au galop, et moi, bien content, je cours à toutes jambes pour rattraper ma compagnie.

Elle avait pris un chemin à droite. C’était un chemin creux, bordé par des talus de dix pieds environ, et à la crète des talus, de chaque côté, se trouvaient des haies, avec quelques arbres.

Il y avait là des grenadiers autrichiens dans le plus complet désordre. Notre compagnie les passait à la baïonnette. Les plus agiles battaient en retraite et se sauvaient à toutes jambes.

J’arrive, je me présente à mon capitaine et lui raconte que le général Berthier m’avait mis en écrit. — C’est bien, me dit-il. Passons par ce trou, de l’autre côté de la haie, pour gagner les devants ; ils vont trop vite et pourraient se faire couper, suivez-moi. — Je passe derrière lui, et nous nous trouvons tous deux sur un terrain plat et dégarni, où nous marchions rapidement.

Mais, à deux cents pas de l’autre côté du chemin, s’élevait un gros poirier sauvage et derrière était un grenadier hongrois, qui avait appuyé son fusil sur une