il vient de passer de notre côté ; je l’ai agralé et je l’amène.
— Bonne prise, me dit-il.
Arrivé à mon logement, après m’être remis un peu de cette expédition, je fus à l’état-major prendre un air de bureau. Je trouvai là beaucoup de monde auprès du maréchal. Les uns sortaient, les autres arrivaient ; toute la nuit se passa ainsi en conférences et en allées et venues. Le lendemain, 1er juillet, nous reçûmes l’ordre de nous porter au midi de Paris, derrière les Invalides. L’armée tout entière devait s’y réunir. Il se trouvait là de bons retranchements. Lorsqu’avant de partir, j’allai prendre les derniers ordres de mon général, comte Monthyon,
« Partez, nous dit-il, à son aide-de-camp et à moi ; Paris est rendu : l’ennemi va prendre possession de la ville, vous n’avez point de temps à perdre, tous les officiers doivent sortir de Paris dans les vingt-quatre heures, et vous seriez arrêtés, si vous persistiez à vouloir y séjourner. »
Nous partîmes de suite ; il était temps, car l’ennemi entrait dans Paris comme nous en sortions. Arrivé à la barrière d’Enfer, où l’armée était réunie, je trouvai le maréchal Davoust qui, les bras croisés et à pied, contemplait sans rien dire les débris de notre belle armée. On ayait beau crier dans les rangs : En avant ! en avant ! personne ne faisait attention à ces cris. Notre sort était d’ailleurs décidé : Paris venait de se rendre. Mais