embarras, je voudrais lui donner une petite correction, si vous voulez me laisser faire. Ne craignez rien, je ne passerai point à l’ennemi.
Ils ne firent aucune difficulté de me laisser franchir nos lignes.
J’avais déjà fait quelques pas en avant, lorsque j’aperçois à peu de distance quatre beaux cavaliers qui se dirigeaient de mon côté ; l’un d’eux s’approche et me dit :
— Vous venez donc sur la ligne en amateur ?
— J’y viens comme vous, je pense.
— Vous paraissez bien monté,
— Et vous aussi, Monsieur.
— Mais qu’allez-vous chercher sur la ligne des Prussiens ?
— Vous voyez cet officier qui fait caracoler si fièrement son cheval là-bas ; je voudrais aller lui dire deux mots ; il a l’avantage de me déplaire.
— Mais vous ne pouvez approcher de lui sans danger ?
— Oh ! pour cela, je connais mon métier : je vais essayer de le faire sortir de sa ligne et de le mettre un peu en humeur. S’il se fâche et s’approche de moi, il est perdu ; je me charge de lui faire son affaire. Vous, Monsieur, restez-là, je vous prie ; en me suivant de trop près vous dérangeriez ma manœuvre.
— Eh bien ! soit ; voyons comme vous allez vous en tirer.