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rigeant sur Charleroi, où il arriva entre quatre et cinq heures du matin. Il donna à tous ses équipages ordre de se retirer sur Laon, partie par Avesnes, partie par Philippeville, puis il se dirigea lui-même sur cette dernière ville, où il entra vers dix heures. Des officiers furent encore envoyés au maréchal Grouchy pour lui intimer l’ordre, pour le sommer de se porter sur Laon, On se remit en route pour cette ville. L’empereur s’arrêta au pied de la montagne qu’elle couronne, et là il eut une grande discussion avec les généraux admis à son conseil : les uns voulaient qu’il restât à son armée, les autres voulaient qu’il partît sans différer pour Paris. Il se rendit presque malgré lui à ce dernier avis.

« Vous me faites faire une sottise, répéta-t-il plusieurs fois : ma place est ici. »

Après avoir donné ses ordres, il fait à la hâte ses préparatifs de départ pour Paris. Cependant, un officier arrive qui annonce l’arrivée d’une colonne. L’empereur envoie la reconnaître : c’était la vieille garde qui arrivait en ordre, du champ de bataille, et qui avait résisté à la foudre des Anglais et des Prussiens. À cette nouvelle, l’empereur ne voulait plus partir pour Paris ; mais on lui avait amené une vieille carriole avec des charrettes pour son état-major, et ses généraux le pressaient de ne plus différer son départ. La garde nationale commençait aussi à arriver, et les traînards affluaient dans la ville. Enfin, quand tout fut prêt, l’empereur