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les Anglais. Il reçut l’ordre de s’emparer des hauteurs qu’ils occupaient ; ils étaient adossés à un petit bois, et il fut convenu que sitôt qu’il aurait des nouvelles de Grouchy, l’empereur enverrait l’ordre d’attaquer. Le maréchal partit rejoindre son corps d’armée, et l’empereur se porta sur une hauteur, près d’un château sur le bord de la route ; de là, il découvrait toute l’étendue de son aile gauche et le point le plus fort de l’armée anglaise. Les Prussiens étant en pleine déroute, il croyait n’avoir plus à s’occuper d’eux. Mais les nouvelles qu’il attendait de Grouchy n’arrivaient toujours pas. Ce silence inquiétait l’empereur. Enfin on trouva le maréchal qui se promenait avec son état-major dans les jardins d’un beau château. L’officier envoyé auprès de lui, rapporta qu’il n’avait rencontré sur sa route ni Prussiens ni aucun autre ennemi. On ne s’était pas battu. L’empereur parut soucieux après avoir entendu ce rapport.

Je fus appelé près de lui, et j’eus ordre aller un peu à droite de la route de Bruxelles pour m’assurer de l’aile gauche des Anglais, qui était appuyée au bois. Je fus obligé, en descendant de la position qu’occupait l’empereur, de côtoyer la route, parce qu’il se trouvait un ravin large et profond que je ne pouvais franchir, et de ce côté-ci un mamelon où l’artillerie de la garde était en batterie. Il faut dire que nous avions été inondés de pluie, et que les terres étaient détrempées. Notre artillerie ne pouvait presque pas manœuvrer.