Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/368

Cette page n’a pas encore été corrigée
166

La campagne commençait assez bien, et nos troupes bivaquèrent à l’entrée de la plaine de Charleroi, que l’on nomme aussi Fleurus. L’ennemi ne pouvait pas voir notre armée, et il ne nous croyait guère aussi près de lui. L’empereur ne s’attendait pas non plus à rencontrer une aussi forte armée à combattre, lorsqu’il envoya, le matin, des officiers dans toutes les directions pour reconnaître la position de l’ennemi. Il ne restait près de lui que le grand maréchal, le comte Monthyon et moi. Il se porta près d’un village, à gauche de la plaine, au pied d’un moulin à vent. L’armée prussienne se trouvait en grande partie sur sa droite, parquée dans des fermes et des enclos, dont les bordures formaient des massifs impénétrables.

Leur position était tout à fait à couvert, et l’on ne pouvait se rendre compte de leurs forces. Les officiers arrivaient de tous les points et faisaient leur rapport. Après les avoir entendus, l’empereur donna l’ordre de marcher en avant et d’attaquer les Prussiens sur toute la ligne. Lui-même monta dans la tour du moulin, d’où il dirigeait et suivait tous les mouvements.

Le corps du général Gérard étant venu à passer, l’empereur fit monter Je général près de lui :

Eh bien, Gérard, lui dit-il ; Bourmont, dont vous me répondiez, est passé à l’ennemi. Et lui montrant un clocher à droite, il faut, ajouta-t-il, te porter sur ce clocher. Tu pousseras vivement les Prussiens ; je veux