grande pompe la fête du Champ-de-Mai, qui fut célébrée au Champ-de-Mars, devant la belle façade de l’École-Militaire. Un vaste amphithéâtre avait été dressé pour recevoir toutes les députations. Cette solennité fut des plus imposantes. C’est là que |’empereur, en grand costume impérial, entouré d’un nombreux et brillant état-major, reçut les députés et les pairs de France. La foule était si considérable et si serrée, que nous eûmes toutes les peines du monde pour nous frayer un passage et faire arriver l’empereur au second amphithéâtre, où il allait distribuer les aigles à l’armée et à la garde nationale.
Il commença par un discours ; puis se faisant apporter les aigles : « Jurez ! leur criait-il, jurez de défendre vos aigles ! » On jura, mais les serments n’avaient déjà plus cette énergie et cet enthousiasme d’autrefois. C’était faible, et on voyait que ce n’étaient plus là les cris d’Austerlitz et de Wagram. L’empereur s’en aperçut bien. Du reste, il est impossible de voir plus de monde ; on ne put faire aucune manœuvre, et à peine pouvait-il passer devant les rangs, tant nous avions de peine à écarter les flots de la foule sur son passage. Ce fut le 1er juin qu’eut lieu la grande cérémonie du Champ-de-Mai. Deux jours après, arrivait l’ordre de départ pour l’armée. Je partis de Paris le 4 juin pour me rendre à Soissons, et de là à Avesnes, où je devais attendre de nouveaux ordres. L’empereur y arriva le 13 et n’y resta que peu de temps. C’est