venait de me donner. De là, je montai aux Tuileries, où le général Bertrand, en quittant Auxerre, m’avait donné rendez-vous. Le général Drouot me reconnut en entrant, et s’écria en m’apercevant :
« Voilà encore un des vieux grognards de Moscou ! »
Tous les généraux présents me complimentèrent. Le maréchal arrive :
— Déjà, capitaine ?
— Oui, général.
— Mais vous avez donc pris la poste ?
Et il avertit de mon arrivée l’empereur, qui me donna immédiatement un ordre à porter chez Cambacérès.
Je demandai et obtins de suite une permission de six jours pour venir à Auxerre régler mes affaires et notamment ce maudit procès qui me pesait tant au cœur.
À cette époque, on se promenait beaucoup à l’Arquebuse. Le lendemain de mon arrivée, qui était un dimanche, je me revêts de mon grand uniforme, et me voilà parti pour me rendre sur la promenade. J’avais fait à peine un tour ou deux que je me vois accosté par le capitaine et le lieutenant de la gendarmerie. Nous n’étions pas en très-bons termes avec le capitaine.
— Eh bien ! me dit-il, en m’abordant d’un air un peu inquiet, quelles nouvelles à Paris ? — Rien, lui dis-je, rien. Puis me rappelant que lors du passage de