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je rencontrai, ce fut le maréchal Bertrand. Il me fit beaucoup d’accueil. Puis vint la visite de corps ; partout je retrouvais des connaissances, entre autres le colonel du 14e, qui me salua d’un : « Bonjour, mon brave capitaine. Est-ce que vous ne me reconnaissez pas ? Je suis une des cinquante recrues que vous instruisiez dans le temps à Courbevoie. Et il me présenta à ses officiers : Je vous ai souvent parlé du brave instructeur Coignet, Messieurs, eh bien ! le voilà devant vous. Et tous vinrent me serrer la main. Leur chef avait fait un chemin brillant et rapide.

La gendarmerie toute entière avait disparu de la ville à l’approche de l’empereur, et la plupart des autorités locales hésitaient encore à lui faire visite. Napoléon s’irrita à la vue de ces hésitations et les envoya chercher à domicile. Il y eut même quelque émotion dans la ville à cette occasion,

Le lendemain, je partis pour Joigny d’où je m’embarquai sur un bateau, pour gagner Sens, avec une dizaine d’autres officiers. L’Yonne était couverte de barques remplies de troupes. Quelques-unes même furent submergées. À Sens, nous quittâmes le bateau, qui marchait lentement, pour prendre les pataches jusqu’à Paris.

En arrivant dans la grande ville, j’allai d’abord chez mon frère ; puis après avoir rafistolé un peu ma toilette, je me rendis chez le général Monthyon, qui me félicita de mon arrivée et du nouveau grade que l’empereur